C’est l’une des principales menaces. Les engins de pêche non sélectifs, comme les chaluts, les filets maillants et les palangres, capturent involontairement des tortues marines qui cherchaient de la nourriture ou migraient. Piégées, elles ne peuvent remonter à la surface pour respirer et finissent par se noyer. Même si de nouvelles techniques de pêche, comme les Dispositifs d’Exclusion des Tortues (TED), aident à réduire ces captures, le problème reste critique à l’échelle mondiale.

Malgré les protections internationales, le braconnage et la chasse illégale persistent dans de nombreuses régions. Les tortues sont tuées pour leur chair, leurs œufs (considérés comme un délice ou un aphrodisiaque), leur carapace (écaille de tortue utilisée pour des bijoux ou objets décoratifs), ou même leur graisse. Ce commerce illégal, souvent alimenté par des marchés noirs, met une pression énorme sur des populations déjà fragiles.

Le réchauffement climatique a des conséquences dramatiques :

• Température des sables de nidification : Le sexe des bébés tortues est déterminé par la température d’incubation. Des températures plus élevées produisent plus de femelles, ce qui peut déséquilibrer gravement le ratio mâles/femelles des populations.
• Montée du niveau de la mer : L’érosion côtière et la submersion des plages réduisent les zones de nidification disponibles.
• Modification des courants océaniques : Cela peut affecter les routes migratoires et la répartition de la nourriture.
• Acidification des océans : Impacte la chaîne alimentaire marine dont dépendent les tortues.

Si les adultes ont peu de prédateurs naturels en pleine mer (principalement les grands requins), les œufs et les nouveau-nés sont extrêmement vulnérables. Sur les plages, les crabes, les oiseaux de mer, les ratons laveurs, les renards et les cochons sauvages peuvent déterrer et dévorer les nids. Dans l’eau, les jeunes tortues sont la proie de nombreux poissons, oiseaux et autres prédateurs marins. L’introduction d’espèces non-indigènes par l’homme (chiens, chats, rats) dans les zones de nidification aggrave considérablement cette prédation.

Bien que moins médiatisées que d’autres menaces, les maladies peuvent avoir un impact significatif, surtout lorsque les tortues sont affaiblies par d’autres facteurs. La fibropapillomatose est une maladie virale dévastatrice qui provoque la croissance de tumeurs externes et internes, entravant la vision, la nage et l’alimentation des tortues, et les rendant plus vulnérables à la prédation ou à la mort par inanition. La dégradation de leur environnement et un système immunitaire affaibli peuvent favoriser la propagation de ces maladies.

La protection des tortues marines nécessite une approche globale et coordonnée, agissant sur tous ces fronts. Il est essentiel d’en apprendre plus sur leur mode de vie, et sur le respect des espaces qu’elles occupent lors de leurs migration, de la reproduction à l’éclosion. Toucher les émergences ou les tortues peut les désorienter.